Toujours chez Lurlure, Typhaine Garnier revient deux ans après ses massacres de classiques, avec un Configures qui dit autant avec figures (présentes) qu'organisation interne.
C'est la poésie moderne, il faut qu'elle fasse forme. Et de la forme, dans ce recueil il y en a. Plein. Presque trop. Du vers, du long, du court, du moderniste, du néoclassique, de l'ému, du sec, c'est un wok d'ingrédients variés qui finissent par faire confiture, ou plutôt magasin de littérature potentielle qui se déploie, un peu à la manière de cette vieille et double publication oubliée de la maison POL qui prétendait autrefois fournir de la "Littérature générale" sous toutes ses formes. Ici, ce serait de la poésie générale, un grand magasin à l'ancienne, dont tous les rayons de pièces détachées sont très bien fournis.
Du fond de mon caba
non tout en carton je
proclame : en dessous mille
sabords : La mort n'est pas
dans mes moyens ! Dessus
ça ne va pas non plus !
Si t'as la fiente dans
les oreilles qui en
tendra mon jus verbeux ?
Les animaux dans leur verdure
Ignorent mes déconfitures
du soir au matin là-dedans
j'écris ton nom à tous les temps
et rends ma copie à ces vers
que mon malheur
Nathalie Quintane la rigolote a du mouron à se faire : la relève pointe son nez.
Typhaine Garnier Configures. — Caen, Lurlure, 2021, 96 pages, 16 €