† Jacques Abeille (1942-2022)

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Natif de Lyon, Jacques Abeille s'est éteint dimanche 23 janvier 2022 à Libourne.
Un autre fictionneur s'échappe... Il a sans nul doute rejoint l'explorateur perdu.

— Dame, il faut que je vous quitte.
Elle leva les yeux vers moi et me répondit d'une voix douce.
— Je le sais, Meng. Tu nous manqueras. (1)

Sans Yves Martin, sans Christian Bachelin, et sans Jacques Abeille, le monde paraît tout de même moins fantasque, non ?

Reste que les campagnes de rééditions menées successivement par Serge Safran, par Joëlle Losfeld puis par le Tripode ont fini par porter leurs fruits : les lecteurs de Jacques Abeille sont aussi nombreux que ceux de Jean-Pierre Martinet. Une victoire de cette idée, un peu exigeante, il est vrai, que la littérature de qualité fonctionne comme a Wells Fargo : elle passe toujours.
A tous ceux qui n'auraient pas eu la chance de se voir conseiller la lecture des Jardins statutaires, cette promesse de plaisir, un livre formidable vous attend, et puis les autres ensuite.
Et pour les alamblognautes, une version alternative de sa nécrologie :

Au moment où nous nous apprêtions à rouler le numéro, la mort du romancier Jacques Abeille, disparu le dimanche 27 dernier à Libourne nous est annoncée. Il était né en 1932 à Lyon. Enseignant à Bordeaux, il avait édité dès 1977 de petits livres (parfois signés de ses élèves) à l'enseigne de "Même et autre", et illustré pour les éditions du Castor Astral plusieurs textes dont l'un était de Pierre Peuchmaurd. Son premier livre d'auteur, Le Plus Commun des mortels parut en 1980 au Cahiers des Brisants, Deux ans plus tard L'Appartement voyait le jour grâce aux éditions du Fourneau de Christian Laucou, c'était la première pierre de l'univers si singulier et envoûtant qui a constitué sa marque : Son grand oeuvre, Le "Cycle des contrées", fut lancé chez Flammarion la même année. Très exigeant avec ses éditeurs (il réclamait notamment que ses livres soient cousus et non thermocollés), il en changea parfois mais trouva toujours des bibliopoles engagés pour le soutenir tels que Serge Safran, Joëlle Losfeld et, tout récemment, Frédéric Martin qui donna au Tripode une édition du Cycle. La disparition de Jacques Abeille nous ampute d'une inestimable part d'imaginaire.


(1) Les Carnets de l'explorateur disparu. — Toulouse, Ombres, 1993, p. 52.


Quelques traces de Jaques Abeille sur l'Alamblog, et chez le camarade moustachu Laucou.


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