Puisque s'arrachent Les Grilles du parc - jouets d'une frustration trop longtemps réprimée qui pète bondes, écrous, serrures et gonds -, il est temps d'ajouter un mot sur le beau roman étrange de l'étrange et belle Elisabeth Gaspar, de si étonnante mémoire.
Il faudrait reprendre point par point ce qui est raconté en amont du roman pour rompre correctement le charme, aussi, permettez-nous d'en dire ici le moins possible et de vous suggérer une visite en ces pages, où vous découvrirez une prosatrice plus que singulière, en particulier en raison du climat de son roman - bien de son temps, et bien propice aux flâneries que nous aimons tous - et de sa personnalité propre : à la fois fantasque, provocatrice malgré elle (ou presque) et victime des circonstances. C'est, du moins, l'histoire qu'elle colporte, avec l'encouragement de Marchand (de chez Gallimard) et probablement aussi de gaillards comme Queneau ou Vian.
Les fouilles d'archives ont donné assez d'informations déjà pour commencer à cerner le personnage d'Elisabeth Gaspar (dont nous n'avons toujours pas de photographie...), mais il reste du chemin à parcourir pour tout expliquer de son cheminement et de certaines singularités de son état civil...
Quoi qu'il en soit de la vérité ultime sur Elisabeth Gaspar, cette publication restera la source d'une grande fierté du Préfet maritime.
Venez voir, Venez vite, c'est fou ce qu'il lui ressemble ! crie Mme Chapelure en m'accueillant. Et plusieurs personnes accourent aussitôt pour m'honorer de leurs regards à la fois admiratifs et soupçonneux.
Elisabeth Gaspar ''Les Grilles du parc''. Préface du Préfet maritime. - Talence, L'Arbre vengeur, 2022, "L'Alambic", 135 pages, 13 €