Eternellement se réjouir

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Quoi qu'il en soit, voulu ou pas, les choses en étaient arrivées là, continuait-il, tandis qu'il libérait sa voiture de l'attraction de Paris pour la lancer enfin sur la route.
est-ce un bien, un mal, du pour du contre, comme dans toutes choses, comme dans ma situation chez Breganti, un travail ennuyeux à la longue et rapportant médiocrement, offrant pourtant quelques avantages, et en particulier, présentement,
de partir à l'aventure en toute légitimité,
mais travail ennuyeux que de toujours jouer au saute-ruisseau, de toujours jouer de la sympathie, de la persuasion, de toujours paraître optimiste, enthousiaste,
même si,
toujours le sourire gracieux et la main qui se tend aimablement, et ne pouvoir jamais comme les autres donner libre cours à sa mauvaise humeur, éternellement se réjouir.
Tort d'être ingrat, bon quand même de pousser sa voiture sur la route, de sentir que derrière soi on laisse tout et tout, les retours quotidiens chez soi, les retours quotidiens chez Breganti,
et de pouvoir jeter sa voiture loin de tout ça, comme un jouet, d'avaler cette route, mouillée de pluie, mais qui lui plus claire, plus printanière déjà,
et laisser loin derrière soi le macadam humide des villes,
et ses soucis.




Bernard Waller Dubalu. Témoignage de Carl Aderhold, préface de Jérôme Leroy. - Montreuil, La Grange Batellière, 2024, 96 pages, 15 €

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