Ah, les p'tits piafs...

C’est comme ça : aujourd’hui je me voue à la contemplation des petits piafs dont je causais hier. Faut dire qu’ils sont fascinants, blottis tous les cinq dans leur nid, dans le passage d’entrée, sous l’immeuble, et au-dessus du placard électrique. Peignés au pétard (je vais tenter le portrait photographique, promis), ils récriminent dès qu’un quidam se manifeste pour qu’enfin le miam soit distribué. Et avec une énergie qui n’autorise aucun manquement. Lorsque le parent nourrissier (père ou mère, difficile à déterminer, volent trop vite et puis c’est pas très clair tout ça) déboule avec la pitance, c’est un concert délicat. Ils émettent au fond le même bruit qu’une horde de grillons. On se croirait en Provence. Vous saviez ça, vous, qu’une cour du XXe arrondissement de Paris peut sonner comme le Sud ? Il faudra que j’en parle à Réda.


La Gardienne
(gravure du merveilleux Erik Staal à découvrir, parmi mille autres trésors, sur son site.)

Quant aux lectures, ce sera Sheridan Le Fanu, dans Le Coq et l’Ancre, à paraître en octobre, dans une chouette traduction de Patrick Reumaux et, pour me reposer les yeux, avec toute l’apparence d’un farouche paradoxe, un peu de cette Histoire de la merde de Dominique Laporte, dont on sent - c’est le moins que l’on puisse dire - qu’elle a été conçue par un disciple de Michel Foucault. Se trompe-t-on ?
Il m’en fallait passer par là (ne soyons pas hypocrite, le sujet est passionnant), et par la Bibliotheca scatologica de Jannet et consorts, pour pondre une préface urgente à ce livre culte de Bienvenu Merino qui reparaîtra bientôt : Diarrhée au Mexique, l’oeuvre d’un authentique beatnik assurément, de ces trimardeurs à tripes qui ne s’arrêtent pas sous les projecteurs comme des lapins fascinés par les phares d’automobile. Généreux ce matin, nous ne nommerons personne. Soit un chemineau qui a gratté la matière de l’existence jusqu’à la trame, plutôt que de revêtir des lunettes noires ou le long cache-poussière, ustensiles destinés à la pose, sinon à quoi ?
Deux jours plus tôt, c’est une préface à La Grande Vie de Jean-Pierre Martinet qui a été rédigée dans une poussée d’adrénaline. Il fallait ça pour lutter contre la guigne de ce talentueux barbu dont les livres finiront bien par se lire, noms des dieux.

Mais faut-il en dire plus si tôt ? Hum… Le premier volume paraîtra bientôt aux éditions L’Atelier du Gué, le second à L’Arbre vengeur (les couvertures seront en ligne dès que possible). Vous m’en direz des nouvelles, quoi qu’il en soit.

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