L'Amer à boire

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Kolossal ! Absolument ko-lo-ssal ! Et le tout écrit sur de l'eau, comme l'aurait dit Francis de Miomandre. Le nouveau numéro de la revue Amer est un monstre.
On sentait une tendance de la revue à évoluer ces temps derniers, entre sa version sur clef USB et une légère tendance à la prise de poids, il semblait bien qu'Amer avait des choses à dire et ne s'en empêchait plus. Comme de coutume on lit Jean Lorrain et Rachilde, les chouchous du maître du château, Ian Geay, et cent autres petites choses cachées dans tous les recoins de la datcha. Autant vous avouer que les pages sont riches et que la présente chronique, pourtant rédigée avec attention et un peu plus de précautions que d'habitude (je ne parle pas des coquilles, ô vils moqueurs), afin de ne rien oublier d'essentiel, ne vous permettra pas d'avoir une idée complète du la publication.
Et pourquoi faire ? N'auriez-vous pas meilleur compte de vous la procurer plutôt que de lire un impénitent bavard vous faire l'article ? Hum ?
Mais si, allez, on lit mieux par soi-même, vous verrez.
Pour vous appâter un peu seulement, retenons pour vous, ô, exclusivement pour vous, cette double surprise de l'entretien du patron d'Amer avec Delphine Bucher, qui anime La Dernière Chance à Lyon - "Contre la spécialisation, l’expertise et la professionnalisation des lettres, la passion, la générosité et le fanzinat" clame à notre grande satisfaction Ian Geay - et de Sarah Haidar, romancière libertaire (Virgules en trombe, Alger, Apic, 2013 ; Marseille, Libertalia, 2018). On trouvera aussi des propos du punk religieux Piero Favre, de Marc Graciano et de Benedatta Collini.
Pour rester ce que nous sommes, citons (au hasard) une phrase tirée de ces cinq entretiens :

Sarah Haidar : "J'ai toujours pensé que l'humain n'a pas besoin de réponses, il en a déjà trop mais il a au contraire besoin de questions car il s'en pose de moins en moins.

Piero Favre : "Aucun prosélytisme dans ma démarche, effectivement. Si tu veux convaincre quelqu'un, oublie les mots, agis ! Les gens qui souffrent attendent des choses concrètes pour que leur vie change, pas des blablas.

Marc Graciano : "Cette présence de l'eau dans mes textes est patente./ Pourtant, comme la violence, c'est une préoccupation personnelle que j'ai découverte en écrite./ Je dois cependant ici mentionner une lecture d'enfance qui a beaucoup compté pour moi, L'Enfant et la rivière d'Henri Bosco. A travers ce livre enchanté, j'ai d'abord écu près d'une rivière fictive, si ce n'est sur elle."

Delphine Bucher : "Alors moi c'est sûr que la natation ne m'a menée nulle part, si ce n'est à la hantise des pédiluves. Je dirais plutôt que c'est la bibliothèque qui m'a menée loin, très loin ! Gamine, j'étais vraiment un rat de bibliothèque, qui avait peur de tout et ne sortait jamais. Mais petit à petit j'ai voulu faire comme les écrivains. Faire de grandes randonnées, grimper des cols à vélo, explorer l'Alaska ou dormir à la belle étoile en Arizona. Comme quoi, lire, ça m'aura fait voyager, de toutes les façons...

Benedetta Maria Collini : "La question du respect en mer des lois en général, et des droits de l'homme ne particulier, fait l'objet de nombreux débat et génère des frictions importantes entre les différents acteurs. On connait tous la célèbre citation de Victor Hugo : "La mer est un espace de rigueur et de liberté" ; ce qu'on cite plus rarement est la suite : "Y perdre la rigueur c'est perdre la liberté", qui est à mon sens la partie la plus intéressante. La mer, pour être un lieu de liberté exige qu'on en respecte les règles è et j'insiste sur le respect, car des règles, pour la haute mer, il y en a de bien définies désormais.

Sur le wharf de l'Alamblog, il y a longtemps qu'on le dit qu'il se passe quelque chose d'intéressant, d'important, de vif sous les couvertures d'Amer...



Amer, informateur du possible, déformateur du réel
n° 9 : Eaux, lavement littéraire (plus de détail sur le sommaire)
Les Âmes d'Atala 480 pages, prix libre (pensez aux frais d’envoi, soyez pas niais et tenez bien compte du fait qu'un(e) crevard(e) qui donnerait moins de vingt euros pour cette énorme revue serait derechef considéré comme un(e) crevard(e), voire comme un gros radin de sa mère.)

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